Jour 3 - Immersion Somésthésique

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Pas somatique : Somésthésique.

Le terme “Somatique” (voir Jour 2) est souvent employé à tort et à travers. Je devrais être plus précis. Je cherche à composer une expérience immersive dont les sens visés ne seront pas que la vue et l’ouïe, mais aussi le reste du corps. C’est donc de somésthésie dont il est question. Wikipédia :

La somesthésie désigne un ensemble de différentes sensations (pression, chaleur, douleur…) qui proviennent de plusieurs régions du corps (peautendonsarticulationsviscères…). Ces sensations sont élaborées à partir des informations fournies par de nombreux récepteurs sensitifs du système somatosensoriel, situés dans les tissus de l'organisme (mécanorécepteurs du derme et des viscères, fuseaux neuromusculaires des muscles, fuseaux neurotendineux des tendons, plexus de la racine des poils…).

La somesthésie est le principal système sensoriel de l'organisme humain. La stimulation du corps est un besoin fondamental. On peut vivre en étant privé des autres systèmes sensoriels (cécitésurditéagueusie ou anosmie), mais par contre la privation des stimulations somesthésiques provoque des troubles psychologiques, majeurs et irréversibles.

D’instinct, je me dis qu’une immersion stimulant de nombreuses parties du système somatosensoriel devrait avoir un effet beaucoup plus fort qu’une immersion qui n’implique que le sens de la vue.

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Toujours d’instinct, je crois que la vue (tout comme l’ouïe) occupent une place prépondérante dans la hiérarchie de nos sens en raison de leur lien direct avec la cognition et l’intelligence rationnelle, le langage, le verbal, le sémantique, le signifiant. Je pense que nous accordons une plus grande importance à ce que nous percevons par ces sens parce que nous sommes plus facilement conscients des stimuli captés par la vue et l’ouïe ; parce qu’ils nous sont plus facilement intelligibles que ce que nous percevons à travers d’autres systèmes sensoriels ; parce que nous pouvons y lire plus facilement une signification ; parce que nous sommes plus conscients de leur effet sur nos émotions ; Probablement aussi parce que les sens de la vue et l’ouïe se sont surdéveloppés comparativement aux autres sens (puisque nous les sollicitons tant). L’importance qu’on accorde à la vue et l’ouïe (voir même le goût, l’odorat et le toucher) occulte probalement une grande part du ressenti qui nous provient du système somatosensoriel. Nous n’accorderions donc que très peu d’importance à la plus grande quantité de ressentis et d’information traitée par notre corps. Peut-être que ces informations sont plus “primitives” que les images, les mots, les symboles, et tous les autres signes traitées par les cortex visuels du cerveau. Ou alors, peut-etre que ces informations peuvent nous paraître plus primitives parce que nous n’avons pas d’organe aussi perfectionné que nos cortex visuels pour traiter les informations provenant des capteurs logés dans nos intestins qu’un ballonnement. Nos perceptions de balllonnements peuvent effectivement nous paraitre moins riche en information qu’une page écrite par Marcel Proust. Et peut-être que s’il en était autrement, Proust aurait créé À l’ombre des jeunes filles en fleurs sous forme de flatulences.

Je m’égare.

Qu’il s’agisse de vertiges, de traque, de frissons, de “boule d’angoisse”, notre corps percoit des tonnes de phénomènes qui affectent notre état de manière importante. Nos percepions somésthésiques ne sont pas moins valides et moins intenses que celles de la vue et l’ouïe. Et elles impliquent l’ensemble du corps.

Pour reprendre l’allégorie d’un de mes profs de maths au secondaire qui tentait d’expliquer la comparaison entre taille et la force d’un champ magnétique : Qu’est-ce qui vous fera plus mal… Un moustique fonçant sur vous à 120 KM /h, ou un towing à 5 KM/h ?

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