Jour 1.618033989 - Le nombre d’or

Bizarrement, je n’ai pas beaucoup réfléchi à l’esthétique visuelle depuis le début de la résidence. Trop pris par toute la composante audio/vibrations, Le seul visuel qui me flotte en tête est l’ondulation d’une sorte de sol fait de de prismes rectangulaires allongés, qui pivotent de manière coordonnée pour engendrer une sorte de danse faite de vagues, comme le vent dans un pelage ou dans le foin d’un champ qui se couche sous la bourrasque. Je générerais ensuite de l’audio et des vibrations en fonction de ce visuel.

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Je sens qu’il faut d’abord que j’aille jusqu’au bout de cette mise en forme avant d’explorer autre chose. Cela me permettra aussi de terminer la résidence (dans quelques jours) avec un prototype d’oeuvre. J’ai commencé à créer des prismes dans 3DSmax. Ce sont des formes simples, rien de compliqué. Par contre, deux questions ont surgit dès que j’ai commencé à les créer : 1- les proportions de ces prismes 2- l’emplacement du leur pivot de rotation. Je me suis dit qu’il serait intéressant de relier ces choix au thème du corps, sous-jacent à l’ensmble du projet, puisque je souhaite déjà user de biomimétisme et m’inspirer de diverses fréquences corporelles (rythme cardiaque, respiration, clignement des yeux, etc.) pour orchestrer les sensations à procurer. J’ai donc commencé à fouiller dans les différentes observations mathématiques face au corps humain et à la biologie. Puis, je me suis souvenu du nombre d’or. Wikipedia :

“Le nombre d'or (ou section dorée, proportion dorée, ou encore divine proportion) est une proportion, définie initialement en géométrie comme l'unique rapport a/b entre deux longueurs a et b telles que le rapport de la somme a + b des deux longueurs sur la plus grande (a) soit égal à celui de la plus grande (a) sur la plus petite (b) c'est à dire lorsque :

 
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Le découpage d'un segment en deux longueurs vérifiant cette propriété est appelé par Euclide découpage en « extrême et moyenne raison ». Le nombre d'or est maintenant souvent désigné par la lettre φ (phi).

Ce nombre irrationnel est l'unique solution positive de l'équation x2 = x + 1. Il vaut :

 
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Il intervient dans la construction du pentagone régulier. Ses propriétés algébriques le lient à la suite de Fibonacci et au corps quadratique ℚ(√5). Le nombre d'or s'observe aussi dans la nature (quelques phyllotaxies, par exemple chez les capitules du tournesolpavage de Penrose de quasi-cristaux) ou dans quelques œuvres et monuments (architecture de Le Corbusier, musique de Xenakis, peinture de Dalí).

L'histoire de cette proportion commence à une période de l'Antiquité qui n'est pas connue avec certitude ; la première mention connue de la division en extrême et moyenne raison apparaît dans les Éléments d'Euclide. À la RenaissanceLuca Pacioli, un moine franciscain italien, la met à l'honneur dans un manuel de mathématiques et la surnomme « divine proportion » en l'associant à un idéal envoyé du ciel. Cette vision se développe et s'enrichit d'une dimension esthétique, principalement au cours des xixe et xxe siècles où naissent les termes de « section dorée » et de « nombre d'or ».

Il est érigé en théorie esthétique et justifié par des arguments d'ordre mystique, comme une clé importante, voire explicative, dans la compréhension des structures du monde physique, particulièrement pour les critères de beauté et surtout d'harmonie ; sa présence est alors revendiquée dans les sciences de la nature et de la vie, proportions du corps humain ou dans les arts comme la peinture, l'architecture ou la musique. Certains artistes, tels le compositeur Xenakis ou le poète Paul Valéry ont adhéré à une partie de cette vision, soutenue par des livres populaires. À travers la médecine, l'archéologie ou les sciences de la nature et de la vie, la science infirme les théories de cette nature car elles sont fondées sur des généralisations abusives et des hypothèses inexactes.”

 
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Faque c’est ça. Le nombre d’or est une formule mathématique qu’on associe au mysticisme, mais aussi au design. C’est un symbole d’harmonie et de divine perfection. Les vertus de ce ratio ne passent pas l’épreuve de la science, mais le nombre de Dieu fait tout de même partie de la culture. À tort ou à raison, on y voit depuis longtemps un moyen de déchiffrer la nature par les mathématiques. Je ne commencerai pas à rédiger une thèse sur le sujet ici, mais pourquoi pas jouer un peu avec tout cela ? Utiliser ce nombre pour établir les proportions de mes éléments visuels. Expérimenter et voir l’effet que ça aura sur l’harmonie et le design de ce que je composerai.

J’ai créé des prismes dont le rapport est de 1.618033989 l’un par rapport à l’autre. J’ai aussi placé le pivot de rotation à 1/1.618033989 de la hauteur de chacun d’entre eux.

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Y a pas à dire, j’irais pas jusqu’à prétendre que c’est l’oeuvre de Dieu, mais les proportions donnent une swing pas mal dynamique à l’affaire. Bon, mais cette image l’à est seulement une captation de la scène de travail dans laquelle j’ai créé les prismes. Dans la composition que j’en ferai, ils ne seront pas organisés de la sorte. À moins que mes idées évoluent dans ce sens là…

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